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Harcèlement à l’école

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Les définitions du harcèlement (bullying en anglais) sont nombreuses. La plupart des chercheurs s’accordent néanmoins sur trois éléments communs (Olweus, 1993) :

  • l’intention de faire du tort à autrui,
  • la répétition des faits,
  • un déséquilibre de pouvoir entre les protagonistes.

Ces trois éléments permettent de distinguer le harcèlement d’actes accidentels, de bagarres entre amis ou d’un incident isolé. Ce n’est donc pas la forme ou le contenu d’un comportement qui définit le harcèlement, mais sa répétition et la nature de la relation entre agresseur(s) et victime(s).
Cette manière de définir le harcèlement n’est cependant pas sans poser quelques problèmes (Jimerson, Swearer, & Espelage, 2009). Concernant l’intention de nuire, elle n’est pas toujours évidente à établir et il n’est pas certain que ce soit le motif principal de tous les harceleurs. Ces derniers pourraient être plutôt préoccupés par les bénéfices de leurs actes en termes de statut ou de réputation que par le tort causé à autrui (Galand & Baudoin, 2013).
Quant au déséquilibre de pouvoir, il ne réside pas nécessairement dans la force physique et tient plutôt à la perception qu’en ont les protagonistes, ce qui le rend difficile à établir pour une personne extérieur.
Pour dépasser ces deux limites, on pourrait définir le harcèlement comme des actes négatifs délibérés répétés à l’égard d’une personne qui ne voit pas comment y mettre fin. Il reste que même les éléments de cette définition sont en partie redondants. Si des actes se répètent à l’égard d’une même personne, il y a de fortes chances que ce soit parce qu’ils sont délibérés et que cette personne ne sait pas comment réagir pour les arrêter. Dans la pratique, les chercheurs se contentent le plus souvent de mesurer le caractère volontaire et la répétition des faits.

Le harcèlement peut s’exercer de manière verbale (moquerie, insulte, intimidation), physique (coup, racket, attouchement), relationnelle (rejet, rumeur, exclusion), matérielle (vol, dégradation), et via les technologies de l’information et de la communication (internet, téléphone portable).

Des résultats convergents et largement répliqués montrent que le harcèlement entre élèves est associé à un risque accru de difficultés émotionnelles et de problèmes de comportement, ainsi qu’à un plus faible engagement scolaire (Galand, Dernoncourt, & Mirzabekiantz, 2009). Des conséquences négatives du harcèlement peuvent se manifester aussi bien chez les élèves qui en sont les victimes (Reijntjes, Kamphuis, Prinzie, & Telch, 2010), que chez les élèves qui en sont les auteurs (Ttofi, Farrington, Lösel & Loeber, 2011) et chez les élèves qui en sont témoins (Janosz,
Pascal & Galand, 2012).