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Hypnose

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En résumé

L’hypnose permet de modifier l’état de conscience d’une personne. Et contrairement aux images/idées véhiculées durant des spectacles, la personne hypnotisée reste consciente durant l’hypnose (elle entend (mais ressent différement) ce qui se passe autour d’elle). Raison pour laquelle ce n’est pas donné à tout le monde de rentrer en hypnose et de rester dans un état d’hypnose durant une séance d’hypnose. Les personnes très dans le contrôle et n’ayant pas une certaine capacité du « lacher prise » auront probablement beaucoup de mal à rentrer en hypnose.
L’hypnose est utilisée à des fins multiples et permet de trouver la source/l’origine d’un traumatisme ou d’un schéma réducteur et d’en transformer, voir réduire, les effets négatifs. L’hypnose permet d’avancer à grands pas.


Description plus élaborée

Introduction | Hypnose et anesthésiologie | Hypnose et psychothérapie | Mécanismes de l’hypnose

Introduction

L’état d’hypnose chez un individu désigne un état modifié de conscience, distinct du sommeil.

Selon les écoles, l’hypnose serait un état mental modifié ou un état imaginatif.

L’état d’hypnose arrive généralement après une induction puis un approfondissement. L’hypnotiseur est la personne qui permet à l’hypnotisé de parvenir à cet état de conscience. Elle peut également être induite par la personne elle-même : on parle alors d’auto-hypnose.

Ce terme associe les techniques permettant de créer cet état et les pratiques thérapeutiques utilisées pendant cet état.

Cependant, contrairement à une idée répandue selon laquelle l’hypnose est une forme d’inconscience ressemblant au sommeil, des recherches récentes suggèrent que les sujets hypnotisés sont pleinement éveillés et qu’ils focalisent leur attention.

Hypnose et anesthésiologie

L’hypnose est reconnue pour ses effets analgésiques car elle permet de modifier radicalement la perception sensorielle et la perception de la douleur. L’utilisation des techniques d’hypnose en anesthésie datent du XIXe siècle. C’est dans le monde anglo-saxon que l’on trouve les précurseurs de l’utilisation de l’hypnose (alors appelé « sommeil magnétique » que l’on pensait produire par l’utilisation du magnétisme animal, par mesmérisme) en anesthésie. En France, les médecins Eugène Azam et Paul Broca rendent compte devant l’Académie des sciences d’une intervention pratiquée sous anesthésie hypnotique en 1859. En 1860, le chirurgien Alfred Velpeau présente les travaux de Braid à l’Académie des sciences. En Belgique, l’hypnosédation est couramment utilisée au centre hospitalier universitaire de Liège pour l’anesthésie-réanimation lors d’interventions chirurgicales bénignes.

L’hypnose peut servir en médecine pour compléter, voire se substituer à l’anesthésie par sédatifs. On parle alors d' »hypnosédation ». L’hypnosédation est une technique d’anesthésie qui consiste à combiner une anesthésie locale avec une hypnose et une sédation consciente à base d’anti-douleur. Plusieurs bénéfices sont reconnus à cette technique : l’amélioration du confort du patient lors de l’opération, une diminution de l’anxiété et de la douleur, une diminution des médicaments administrés, une optimalisation des conditions chirurgicales, ainsi que récupération plus rapide du patient après l’opération.

Il existe plusieurs indications de chirurgies mineures ou majeures pour l’hypnosédation : opération de la thyroïde, mise en place de prothèse mammaire, lifting, septorhinoplastie, reconstruction maxillo-faciale, retrait de matériel d’osthéosynthèse, opération des varices, opération des dents de sagesse, soins des grands brûlés, etc. Depuis 1992, le Centre Hospitalier Universitaire de Liège a permis à plus de 8500 patients de bénéficier de l’hypnosédation, plutôt que d’une anesthésie générale.

Pratiquement, l’hypnosédation n’est possible que sous réserve de certaines conditions: possibilité de réaliser une anesthésie locale du site opératoire, motivation et habileté technique du chirurgien, motivation du patient de rester conscient et confortable au cours de la chirurgie, présence d’un anesthésiste formé à la technique d’hypnose. Quant au patient, juste avant l’intervention, il est invité à choisir un ou plusieurs évènements agréables qu’il souhaiterait revivre en cours de la chirurgie (souvenir de voyage, moment particulièrement agréable, une activité qu’il aime pratiquer).

Hypnose et psychothérapie

De nombreuses techniques de psychothérapie modernes découlent de l’hypnose, le terme psychothérapie a été créé en 1891 par Hippolyte Bernheim pour désigner sa pratique de l’hypnose médicale. En 1923, Pierre Janet déclarait : « la décadence de l’hypnotisme […] n’est qu’un accident momentané dans l’histoire de la psychothérapie ».

L’hypnose n’est pas sous-tendue par une théorie unique. Elle est d’abord et avant tout une pratique, un outil mis ici au service de la thérapie. Ainsi, elle peut s’intégrer facilement à toute approche psychothérapique : approche humaniste, psychanalyse, thérapies cognitives et comportementales, thérapies brèves, transpersonnelles, systémiques, etc. L’hypnose est considérée par ses praticiens à la fois comme un amplificateur et un accélérateur de thérapie. Ce serait un moyen d’accéder aux ressources inconscientes, de contourner les blocages et de permettre l’émergence de nouveaux comportements plus créatifs pour la vie du sujet.

Approches thérapeutiques

L’hypnose a fécondé de nombreuses approches thérapeutiques, directement ou non. Elle a été utilisée par Sigmund Freud à ses débuts, auprès de patientes hystériques dans la tentative de « retrouver » l’évènement traumatique (la scène de séduction) supposé à l’origine des troubles. Freud abandonnera rapidement (1895) la pratique de l’hypnose qu’il qualifie de manipulation du sujet et dont il constate dans la pratique que la « vérité » issue de l’hypnose ne peut être entendue (« utile » au sujet) sans résistance, et du fait qu’il lui faut (au patient) la « découvrir » (sa vérité) par lui-même, par le biais de sa parole. Ce sera le début de la talking cure les débuts de la cure analytique à proprement parler.

L’hypnose est aussi à l’origine de la sophrologie, méthode plus récente (1961), ainsi que d’autres techniques de relaxation.

L’hypnose est aujourd’hui un des outils du psychothérapeute. Les indications sont très larges et concernent en fait une très large gamme des problématiques humaines, psychologiques et somatiques : angoisses, troubles névrotiques, arrêt du tabac, perte de poids, stress, énurésie, insomnie, phobies, allergies, traumatismes, deuils, tocs (troubles obsessionnels compulsifs), timidité, etc. mais aussi, anesthésie hypnotique, préparation mentale (chirurgie, sport, examen), résolution de conflit, apprentissages, développement personnel, etc. Les contre-indications dépendent surtout de l’expérience du thérapeute. Classiquement, elle est contre-indiquée en cas de troubles psychotiques et de paranoïa. Mais ici encore, tout dépend à la fois de l’expérience du thérapeute, de la qualité de la relation avec le patient.

Hypnose ericksonienne

Milton Erickson soutenait l’idée qu’on ne soigne pas un symptôme ou une maladie, mais une personne. L’hypnose en psychothérapie, envisagée à la manière d’Erickson, est une relation vivante entre deux individus :

« L’hypnose, c’est une relation pleine de vie qui a lieu dans une personne et qui est suscitée par la chaleur d’une autre personne. » — Milton Erickson.

Hypnose lancasterienne

Erich Lancaster créateur en 1973 de l’Hypnologie (dictionnaire Larousse,1978) modifie la pratique de l’hypnose fruste, à l’inverse d’Erickson il s’applique à l’étude des effets à moyens et longs termes. Il prouve que les thérapies brèves donnent des résultats identiques à ceux obtenus par Freud sur les hystériques (réapparition des symptômes après une certaine durée dans le temps). L’hypnologie remédie à ce processus.

« La relation à L’hypnose, doit être personnalisée. Ce n’est pas le patient qui doit s’adapter à l’hypnose, mais l’hypnose qui doit se mouler au patient. » — Erich Lancaster.

Autohypnose

Enfin, il existe une forme spécifique pour l’utilisation de l’hypnose sans avoir recours à un hypnotiseur. Cette méthode est appelée autohypnose. Elle consiste à s’autoinduire un état hypnotique par différentes techniques. il est d’ailleurs fréquent que spontanément, chacun invente des méthodes personnelles, sans que cela soit nommé. Par exemple, telle personne fait du tricot (« ça me détend et je ne vois pas le temps passer ! »), telle autre se ronge les ongles pensivement, etc. autant de pratiques spontanées qui détendent, stoppent le mental, ouvrent sur l’imaginaire et un univers de sensations agréables… ou désagréables (autohypnose négative). L’autohypnose offre un cadre où stimuler volontairement ce fonctionnement mental involontaire, avec des applications nombreuses. Généralement, on apprend l’autohypnose avec l’aide d’un hypnothérapeute (l’apprentissage est plus rapide, « sur mesure » et plus ancré), mais on peut aussi l’apprendre seul avec pour support un livre ou un enregistrement audio.

Hypnose européenne

L’hypnose européenne est un courant de l’hypnose classique. En hypnothérapie, l’hypnose européenne se concentre sur les symptômes. Elle est pratique, centrée sur les personnes et les symptômes d’ordre psychique, la modification des habitudes et comportements gênants ou la suppression des souffrances. Elle pourrait être qualifiée d’hypnose « cognitivo-comportementaliste ».

Mécanismes de l’hypnose

Hypnose et douleur

C’est Pierre Rainville, professeur au département de stomatologie à l’université de Montréal, qui a le premier étudié les relations entre l’hypnose et la douleur grâce à des techniques d’imagerie cérébrale. Il a montré qu’un stimulus de même intensité physique, jugé douloureux par les sujets dans un état de veille normale et non douloureux lorsque ces mêmes sujets étaient sous hypnose, évoque des modifications d’activité dans le cortex cingulaire antérieur, une région médiale du cortex préfrontal. Cette région est connue pour son appartenance, entre autres, à la matrice de la douleur, un ensemble de régions du cerveau dont l’activité augmente lors d’une expérience douloureuse.

Stuart Derbyshire et son équipe ont, quant à eux, utilisé une suggestion hypnotique d’hyperalgésie afin de contraster les activités cérébrales évoquées par une douleur imaginée et celles d’une douleur induite sous hypnose. Ils concluent également que la sensation subjective de douleur et le sentiment désagréable qui lui est associé se reflète dans l’activité du cortex cingulaire antérieur.

Cette étude apporte néanmoins un argument clair en faveur de la véracité d’induire une douleur sans aucun stimulus physique sans que celle-ci soit imaginée ou imaginaire. Cette conclusion doit sensibiliser certains médecins ou praticiens à réviser leur avis sur des douleurs qu’ils qualifiaient jusqu’alors de factices. Cette étude a été enrichie, entre autres, par une étude finlandaise menée par Tuukka Raij et publiée en 2005.

Hofbauer a réalisé une expérience en TEP (Tomographie par émission de positrons) publiée en 2001, avec une suggestion portant sur la sensation douloureuse et non sur le caractère désagréable de cette sensation comme c’était le cas dans l’étude de Rainville. Il a mis en évidence une modulation de l’activité dans les cortex somato-sensoriels et non dans le cortex cingulaire antérieur mettant ainsi en évidence l’importance de la suggestion.

Des travaux menés par le Pr. Faymonville au CHU de Liège en Belgique ont également permis de démontrer que l’hypnose diminue l’activité, d’une part, des régions somatosensorielles, d’autre part, du cortex cingulaire antérieur, qui participe aux aspects émotionnels et affectifs de la douleur. Grâce à l’étude de la connectivité cérébrale, nous savons que cette diminution de la perception de la douleur observée en hypnose est liée à une augmentation de la modulation fonctionnelle entre le cortex cingulaire antérieur et un large réseau neuronal de structures corticales et sous-corticales connues pour être impliquées dans les différentes douleurs et leurs diverses composantes (sensitives, affectives, cognitives et comportementales). Ce réseau comprend le cortex préfrontal, l’aire motrice pré-supplémentaire, les thalami et le tronc cérébral. Ces variations de la connectivité induites par l’hypnose, entre le cortex cingulaire antérieur et les régions préfrontales, peuvent traduire une modification des processus associatifs du jugement, de l’attention ou de la mémoire des stimuli nociceptifs perçus. De plus, l’hypnose réduit l’activité des régions cérébrales gérant les réactions défensives et émotionnelles face à une stimulation. Cela expliquerait la diminution importante, voire la disparition, de toute réaction motrice quand un stimulus douloureux est appliqué aux patients sous hypnose. Enfin différentes études ont mis en évidence une modification de l’activité cérébrale observée lorsque les sujets sont en hypnose, sans tâche spécifique à réaliser, particulièrement au niveau des réseaux de la conscience interne (conscience de soi) et de la conscience externe (conscience de l’environnement).

Hypnose et attention

Les deux études ayant précisément abordé cette question sont celles de Raz et celle de Egner parues toutes les deux en 2005.

La première étude a montré une baisse de l’activité du Cortex cingulaire antérieur, qui est impliqué dans la détection des conflits alors que la seconde a montré une augmentation de l’activité de cette région en situation de conflit. Ces résultats à première vue contradictoires illustrent l’importance de la suggestion puisque, dans le premier cas, une suggestion était réalisée sur la tâche (« le texte qui apparaissait était d’une langue inconnue ») tandis que la seconde ne faisait aucune suggestion directe sur la tâche. Ces deux études confirment qu’il n’existe pas une base cérébrale de l’hypnose mais que les activités cérébrales sont dépendantes de la suggestion hypnotique utilisée.

Hypnose et mémoire

Les liens entre hypnose et mémoire sont de deux ordres :

  • l’émergence de souvenirs pratiquée en hypnothérapie qui a pour but de rappeler au conscient des souvenirs enfouis et oubliés,
  • l’amnésie, souvent utilisée dans le cadre d’un spectacle, notamment avec l’amnésie d’un chiffre ou du prénom de la personne hypnotisée.

Le rappel de souvenirs devient persistant tandis que l’amnésie ne dure habituellement que quelques secondes à quelques minutes.

Dans une étude récente (2008), Mendelsohn a proposé que certaines régions qui supportent la récupération des informations en mémoire puissent être inhibées lors d’une suggestion hypnotique d’amnésie.
Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Hypnose de Wikipédia en français (auteurs)