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Analyse des rêves

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L’interprétation des rêves ou onirocritique est l’ensemble des pratiques ou techniques, rituelles ou symboliques, qui tentent, au sein d’une culture donnée, de donner un sens au rêve.

Objet étudié par les neurosciences depuis les années 1960 (psychophysiologie et neurophysiologie du rêve), la production onirique est appréhendée par les recherches en sciences sociales, dont l’histoire, la sociologie et l’anthropologie notamment, qui collectent et analysent le traitement traditionnel ou moderne du rêve dans différentes cultures, mais aussi par la psychanalyse et la psychologie analytique.

La publication en 1900 du livre Die Traumdeutung (L’Interprétation du rêve) par Sigmund Freud marque un tournant dans la compréhension du rêve.

Au niveau épistémologique, pense Paul-Laurent Assoun, le geste de Freud consiste à réintroduire la production onirique dans la psychologie.

Selon Freud, l’« interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient ». Le rêve, loin d’être un phénomène absurde ou magique, possède un sens : il est « l’accomplissement d’un désir ». Freud écrit en effet au chapitre III de L’interprétation du rêve intitulé dans la traduction des OCF.P « Le rêve est un accomplissement de souhait » que le rêve « n’est pas dénué de sens ni absurde », qu’il est « un phénomène psychique à part entière et pour tout dire un accomplissement de souhait ». L’interprétation d’un rêve consiste à élucider son contenu latent, c’est-à-dire les pensées latentes que le rêveur a refoulées dans son inconscient et que le travail du rêve, en contournant la « censure », transforme en contenu manifeste du rêve, tel que celui-ci peut apparaître dans le « récit du rêve » dont un patient dans son souvenir peut l’adresser au psychanalyste.

L’approche que Jung fait du rêve est sensiblement différente de celle de Freud. Pour lui, en effet, le rêve n’est pas d’abord la réalisation d’un désir inconscient mais la meilleure expression possible de l’état psychique inconscient du moment. Jung ne contredit pas la pertinence de l’approche de Freud, mais il la passe au second plan dans son approche théorique. Quant à la clinique il insiste sur la nécessité d’y intégrer toute la psychanalyse freudienne, ce qui implique, pour le clinicien, de faire un choix d’interprétation freudienne, ou d’approcher le rêve comme Jung nous l’a proposé.

Partir de l’hypothèse que le rêve est la meilleure expression possible de l’état actuel du psychisme inconscient implique une tout autre approche clinique. Le rêve est alors considéré dans son contenu manifeste comme lien symbolique entre le moi et l’inconscient, donc comme potentialité d’unification de la psyché, c’est-à-dire d’accès au soi considéré comme totalité psychique. Mais parler de lien symbolique implique de se référer à la conception jungienne du symbole : celui-ci est considéré par Jung comme un lien vivant entre le conscient et l’inconscient, lien vivant qui implique qu’il soit abordé dans toutes ses composantes, c’est-à-dire dans tous les éprouvés, affectifs et sensoriels, qui le constituent, et non uniquement dans son aspect d’image qui, sinon, pourrait trop facilement aliéner le moi dans un miroir narcissique mortifère. D’une certaine façon on peut dire que, pour Jung, le symbole s’enracine dans le corps.

Les disciplines scientifiques concernées par la question du rêve (physiologie, psychologie, psychiatrie, neurologie et neurochimie notamment) développent diverses théories en lien avec l’état d’avancement des connaissances expérimentales de chaque époque en psychopathologie, neurophysiologie, neuropsychologie et neurosciences.