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La musique classique améliore notre humeur en synchronisant notre « amygdale étendue »

La musique classique améliore notre humeur en synchronisant notre « amygdale étendue »

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Que ce soit Bach, Beethoven ou Mozart, il est largement reconnu que la musique classique peut affecter l’humeur d’une personne. Dans une étude publiée le 9 août 2024 dans la revue Cell Reports de Cell Press, des scientifiques en Chine utilisent des mesures d’ondes cérébrales et des techniques d’imagerie neuronale pour montrer comment la musique classique occidentale provoque ses effets positifs sur le cerveau. Leur objectif est de trouver des moyens plus efficaces d’utiliser la musique pour activer le cerveau chez les personnes qui ne réagissent pas autrement, comme les personnes souffrant de dépression résistante au traitement.

 

« Nos recherches intègrent les domaines des neurosciences, de la psychiatrie et de la neurochirurgie, fournissant une base pour toute recherche ciblant l’interaction entre la musique et l’émotion », explique l’auteur principal Bomin Sun, directeur et professeur du Centre de neurochirurgie fonctionnelle de l’Université Jiao Tong de Shanghai. « À terme, nous espérons traduire les résultats de nos recherches en pratique clinique, en développant des outils et des applications de musicothérapie pratiques et efficaces. »

L’étude s’est concentrée sur 13 patients souffrant de dépression résistante au traitement qui avaient déjà des électrodes implantées dans leur cerveau à des fins de stimulation cérébrale profonde. Ces implants sont placés dans un circuit reliant deux zones du prosencéphale : le noyau du lit de la strie terminale (BNST) et le noyau accumbens (NAc).

Grâce à ces implants, les chercheurs ont découvert que la musique génère ses effets antidépresseurs en synchronisant les oscillations neuronales entre le cortex auditif, responsable du traitement des informations sensorielles, et le circuit des récompenses, responsable du traitement des informations émotionnelles.

« Le circuit BNST-NAc, parfois appelé partie de l’amygdale étendue, souligne la relation étroite entre ce circuit et l’amygdale, une structure centrale dans le traitement des informations émotionnelles », explique Sun. « Cette étude révèle que la musique induit un verrouillage triple des oscillations neuronales dans le circuit cortical-BNST-NAc par le biais d’une synchronisation auditive. »

 

Les patients de l’étude ont été répartis en deux groupes : faible appréciation de la musique ou forte appréciation de la musique. Les patients du groupe qui appréciaient beaucoup la musique ont montré une synchronisation neuronale plus importante et de meilleurs effets antidépresseurs, tandis que ceux du groupe qui appréciaient peu la musique ont montré des résultats moins bons. En regroupant les patients, les chercheurs ont pu étudier plus précisément les mécanismes antidépresseurs de la musique et proposer des plans de musicothérapie personnalisés qui amélioreraient les résultats du traitement. Par exemple, en insérant un bruit de fréquence thêta dans la musique pour améliorer le couplage oscillatoire BNST-NAc, les patients du groupe qui appréciaient peu la musique ont rapporté un plus grand plaisir musical.

 

Plusieurs morceaux de musique classique occidentale ont été utilisés dans l’étude. Ce type de musique a été choisi parce que la plupart des participants ne le connaissaient pas et que les chercheurs voulaient éviter toute interférence qui pourrait résulter d’une familiarité subjective. « Nous avons conclu que les choix musicaux pendant le processus d’écoute formelle étaient individualisés et sans rapport avec le contexte émotionnel de la musique », explique Sun.
Les recherches futures de l’équipe porteront sur plusieurs domaines. D’une part, ils visent à étudier comment l’interaction entre la musique et les structures profondes du cerveau joue un rôle dans les troubles dépressifs. Ils introduiront également d’autres formes de stimuli sensoriels, notamment des images visuelles, pour étudier les effets thérapeutiques combinés potentiels de la stimulation multi sensorielle sur la dépression.

 

« En collaborant avec des cliniciens, des musicothérapeutes, des informaticiens et des ingénieurs, nous prévoyons de développer une série de produits de santé numériques basés sur la musicothérapie, tels que des applications pour smartphones et des appareils portables », explique Sun. « Ces produits intégreront des recommandations musicales personnalisées, une surveillance et un retour d’information émotionnels en temps réel, ainsi que des expériences multi sensorielles en réalité virtuelle pour fournir des outils d’auto-assistance pratiques et efficaces pour gérer les émotions et améliorer les symptômes dans la vie quotidienne. »

 

Cette étude a été soutenue par la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine, l’Université Jiao Tong de Shanghai, le plan d’action pour l’innovation scientifique et technologique de Shanghai et le projet majeur de science et technologie municipal de Shanghai.

 

Reference:
1. Xin Lv, Yuhan Wang, Yingying Zhang, Shuo Ma, Jie Liu, Kuanghao Ye, Yunhao Wu, Valerie Voon, Bomin Sun. Auditory entrainment coordinates cortical-BNST-NAc triple time locking to alleviate the depressive disorder. Cell Reports, 2024; 114474 DOI: 10.1016/j.celrep.2024.114474

 

 



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