C’est courant d’avoir des doutes avant de démarrer une thérapie. Les gens s’inquiètent souvent de la nature du processus, dont certaines étant liés aux mythes de la société. Ce qui suit a pour but de clarifier certaines idées reçues sur ce que peut être une thérapie et qui par conséquent retient une personne de franchir le cap de demander une aide adéquate.
1. Mes problèmes ne sont pas si graves que ça
Souvent on a l’idée qu’un psychologue est uniquement destiné au cas graves ou pour des personnes « dérangées ». Alors non, la croyance ou le mythe qu’aller chez un psychologue n’est que pour les fous ou les personnes instables, est totalement erronée. Toute personne confrontée à un problème non résolu qui le « dérange » au sein de son couple, avec ses enfants, avec ses propres parents, avec ses frères et soeurs, avec un supérieure ou des collègues au bureau, peut se tourner vers un psychologue ou psychothérapeute. Mais bien sûr, l’aide que peut apporter un psychologue dépasse largement cet éventail de situations. A la liste s’ajoute le deuil, des problèmes personnelles (anxiété, angoisses, addictions, boulimie, …), phobies, … Et bien sûr il n’y a pas d’âge pour consulter un thérapeute : nous ne sommes jamais trop âgé que pour résoudre nos problèmes et tout enfant peut être confronté à des situations pour lequel il ne dispose pas d’outils pour faire face. Pensons au harcèlement scolaire et au harcèlement sur les réseaux sociaux, être victime ou témoin de racketage, ne pas savoir comment communiquer avec ses parents, …
Pas encore convaincu? Voici un autre angle de vue : au plus tôt qu’on demande de l’aide, au plus vite qu’on se sent mieux et au plus vite qu’on progresse. En d’autres termes, pourquoi attendre qu’une situation tourne complètement au vinaigre avec le risque potentiel de faire des dégâts nettement plus graves?
2. Je peux résoudre mes problèmes moi-même ou je suis censé savoir le faire
Quand vous vous rendez chez votre médecin, c’est pour qu’il vous apporte une solution à votre problème physique, non? C’est pareil pour un thérapeute, mais dans le domaine émotionnel. Un thérapeute propose une solution spécialisée pour vous aider à comprendre et à résoudre les problèmes liés à votre vie émotionnelle. La résolution de problèmes en thérapie devient souvent une compétence que vous pouvez intégrer, ce qui renforce votre confiance en vous et votre estime.
3. Si je commence une thérapie, est-ce que ça va durer éternellement?
Non! La fréquence et la durée d’une thérapie sont discutées entre le thérapeute et le patient. Et au final c’est le patient qui décide de la fréquence et la durée de la thérapie. Il existe une large gamme de durées de traitement : des thérapies brèves aux thérapies à long terme ou à la psychanalyse en fonction de l’individu, de ses objectifs et de ses besoins.
4. Je vais devoir révéler toutes mes pensées intimes au thérapeute
Un des points forts d’une thérapie, c’est que vous êtes le seul maître à bord de ce que vous voulez communiquer ou pas. Aucun thérapeute ne vous obligera à dire ce que vous n’êtes pas prêt à dévoiler. Votre thérapeute est à votre disposition pour vous aider dans votre démarche. Cet effort de collaboration crée une relation thérapeutique de confiance et un traitement réussi.
5. Je vais me sentir jugé
Les gens se sentent souvent vulnérables lorsqu’ils parlent de leurs sentiments. Ils s’inquiètent de ce que le thérapeute va penser ou ressentir à propos de ce qui est partagé. Cependant, votre thérapeute n’est pas là pour vous juger, mais plutôt pour vous écouter et vous offrir une perspective unique. Si vous vous inquiétez du fait de vous sentir jugé, il est important d’en discuter avec votre thérapeute afin que vos sentiments puissent être compris et ne gênent pas l’obtention de l’aide que vous méritez.
6. Je crains que mon thérapeute devienne ma béquille
Soyons clairs. La thérapie ne vise PAS à favoriser une relation de dépendance entre le patient et le thérapeute. Dans la pratique, la relation thérapeutique se veut collaborative. Avec le temps, le patient découvre que les moyens de comprendre et de se sentir mieux, appris en thérapie, deviennent des outils qu’il peut utiliser indépendamment du thérapeute. Lorsque la thérapie se termine, une personne doit avoir confiance en sa capacité de participer plus activement à sa propre vie affective. Cela inclut, mais ne se limite pas à, faire confiance à sa capacité à gérer ses sentiments, à résoudre ses problèmes et à prendre des décisions.
7. Si je parle de quelque chose, je serai obligé d’apporter certains changements
Ce n’est pas le cas. Il y a une différence entre les pensées et les actions. Par exemple, vous pourriez avoir recours à une thérapie pour traiter des difficultés dans une relation. Lorsque vous commencez à partager vos sentiments sur la relation, vous pourriez craindre que, si vous entrez en contact avec des sentiments négatifs, vous serez obligé de mettre fin à la relation. En réalité, en discutant avec un thérapeute, vous pouvez également découvrir une nouvelle perspective et / ou des options supplémentaires qui n’étaient pas apparentes auparavant.
Autres exemples :
- vous pensez à vous suicider, mais craignez qui si vous en parlez à un thérapeute, il vous fera interner ou vous fera ingurgiter des médocs. Il n’en est rien, bien au contraire. Le thérapeute vous aidera à sortir de l’ornière du suicide. Quant aux médicaments, aucun thérapeute ne peut prescrire de médicaments, sauf s’il est aussi médecin et/ou psychiatre.
- vous avez des pensées de vengeances ou avez des pensées d’actes de violences. Tel que mentionné plus haut, il y a une différence entre les pensées et les actes. Il est évident qu’on peut avoir honte de certaines de nos pensées, et c’est justement là la valeur ajouté d’un thérapeute. Il ne juge pas, il est là pour vous aider. Il vous aidera à comprendre d’où viennent ces pensées et ce qu’il faut mettre en place pour changer cela.
- vous avez commis l’irréparable et avez peur que le thérapeute vous dénonce auprès des autorités. Si vous avez commis un acte irréparable et qui est punissable par la loi, alors un thérapeute vous sera d’une grande aide. De plus, tout thérapeute est tenu par le silence professionnel. Même sous pression juridique, un psychologue n’est pas tenu de dévoiler le contenu des séances thérapeutiques.
8. J’ai peur de ce que je pourrai apprendre sur moi-même
Un des avantages de la thérapie est la satisfaction accrue dans nos vies professionnelles et personnelles. En fait, c’est souvent ce que nous ne comprenons pas bien de nous-mêmes qui nuit le plus à notre bonheur et au succès. La connaissance de soi nous permet de mieux contrôler notre propre vie. Pour cette raison, il est important d’informer votre thérapeute que vous êtes préoccupé par ce que vous allez apprendre de vous-même, afin que vous et votre thérapeute puissiez travailler à un rythme qui vous convient le mieux. En fin de compte, l’orientation de votre traitement dépend de vous.
9. J’ai un doute si je dois démarrer une thérapie. Ce doute, veut-il dire que ce n’est pas pour moi?
Il est courant d’avoir des sentiments mitigés au sujet du début du traitement. Notre instinct nous conduit à rester loin des pensées et des sentiments inconfortables. L’hésitation sur le début du traitement peut indiquer la présence de quelque chose de très important à comprendre de nous-mêmes. Pour cette raison, il est recommandé de prendre votre temps pour explorer ces préoccupations. Cela permet à l’énergie émotionnelle d’être dirigée vers un bénéfice plus grand de la thérapie, plutôt que de repousser les émotions difficiles.
Les avantages d’une thérapie:
- accroissement de la confiance en soi
- humeur améliorée
- réduit l’anxiété et la dépression
- prise de décision plus efficace
- relations améliorées
- augmentation de la satisfaction au travail
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Source : L’Association Psychanalytique américaine